Voici Agathe, une danseuse de 22 ans qui peut nous prouver le contraire. Elle a commencé la danse assez tard comme elle le dit elle même. Mais cela ne l'a pas empêchée d'entrer à l'âge de 15 ans dans une école afin de devenir professionnelle.
Voici son histoire ... et son Myspace.
Jude : A quel âge as-tu commencé la danse ?
Agathe : En fait j ai commencé plutôt tard comparé à la majorité des filles. J'ai toujours dansé pour m’amuser, chorégraphié les spectacles de kermesses et de colo mais j’ai réellement commencé les cours à l’âge de 15ans …Avant ca j’ai fait un sport-études natation.
J : As –tu toujours voulu devenir danseuse ?
A : Etant donné le parcours que j’ai je ne peux pas vraiment dire que oui. En fait j’ai toujours voulu faire de la scène (je chantais beaucoup petite) mais je n’aurais jamais pu imaginer que cela m’était accessible…La danse me faisait rêver mais je me disais que c’était trop tard…
J : Quand t’es tu dis que tu voulais devenir danseuse professionnelle ?
A : Dés que j’ai commencé les cours. A 15 ans. Il y avait vraiment du boulot ! Quand j’y repense, je me demande même comment j’ai pu y croire. Ce n’était pas gagné ! C est mon cœur qui a du parler à l’époque, mon corps avait encore un peu de mal ! Heureusement je l’ai écouté et merci mes parents m’ont laissés.
J : Qu’est ce qui t’as donné envie de devenir danseuse ?
A : Ce serait mentir aussi que de dire que c étaient les grand ballets de Béjart ou autres grandes pièces de répertoire…Je n’avais pas encore cette culture artistique à l’époque et je dois avouer que c’est le commercial…Ce que je voyais à la télé et les spectacles musicaux…Les 10 commandements a été le premier spectacle qui m’a vraiment fait rêver….
A : J'ai donc commencé dans une petite école le contemporain et la danse de caractère (danse russe, danse tzigane…). L’avantage c’était qu’on était entre 2 et 4 par classe… Au moins on avait les professeurs « sur nous » !
Ensuite je suis rentrée à l’A.I.D (Académie Internationale de Danse) ou j’ai commencé le classique et le jazz mais aussi le french cancan, un peu de hip hop, de claquettes, de flamenco... Les deux premières années je devais en plus finir mes études au lycée en horaires aménagées…
J’ai aussi étudié le chant et la comédie et parallèlement à tout ça connu mes premières expériences professionnelles… L’A.I.D m' a permis de faire du plateau télé (Vivement Dimanche…) du clip télé, et de belles scènes comme l’Opéra Comique, le Grand Palais et même le Palais des Congrès !
J : Que fais-tu actuellement ?
A : En ce moment je me repose. Je viens d’arriver de Bali . Enfin, me reposer n’est pas vraiment le mot en fait... J’en profite pour prendre des cours, voyager à travers l’Europe pour danser aussi et faire des auditions… Je pars la semaine prochaine à Londres pour une audition et peut être à la fin du mois à Milan pour un festival de salsa…
Je devrais repartir pour Bali fin février…Entre temps peut être les Etats Unis aussi…
J : Comment décrirais-tu ton style ?
A : C est très dur ça comme question !!!
En un mot, libre ! J
J’aime aller dans le déploiement, sauter, tomber…. mais aussi dans des mouvements un peu plus recroquevillés voire tordus… parfois fluide, parfois sauvage, parfois aérienne, parfois déglinguée…
La danse permet d’explorer de nouvelles sensations… Il faut se nourrir de ce qui nous environne mais aussi savoir chercher au plus profond de soi, ce qui n’est pas le plus facile ! Bali m'a beaucoup donné artistiquement…L’art est un mode de vie là bas...
A : Hihihi on peut dire ça comme ca…. c'est en fait venu naturellement…Parfois les gens me voyaient prendre certaines positions dans ma vie de tous les jours et semblaient terrorisés … On a parfois du me croire sortie de « l’exorciste » lol. J’ai une démarche qui m’est particulière je crois et certains à l’école m ‘appelaient Canard…lol
J'en ai vraiment réalisé l’ampleur lorsque j’ai commencé la danse… Je pensais que cela serai plus commun chez les danseurs voire normal. Et en fait, même dans ce milieu, j’étais hors normes…
Et comme dans tout ce que j’aime, j’aime aller toujours plus loin…ca s'est pour moi dans la danse traduit par la contorsion aussi… tout naturellement. C'est un outil dans ma danse…
J : Parle-nous de ta compagnie ?
A : Euh, laquelle ? ;)
J’ai beaucoup appris en sortant de l’école auprès de Thierry Verger mais je n’ai jamais fait de scène avec lui…
A Bali, j’ai commencé a travailler avec Hamanah, une compagnie de percussionnistes et de danse africaine … Je n'avais fait qu’un peu de danse afro jazz avant ça mais j’ai donc commencé la danse africaine là bas, tout comme j’ai aussi commencé le Kecak (une musique et danse traditionnelle), les danses latines et tout ce que j'ai pu trouver à Bali !
Au sein de cette compagnie, j’ai rencontré Heidi… C'est une américaine qui dansait avec nous. Elle vient de la Julliard School et a été ensuite soliste chez Graham pendant 10 ans… Bali est très chère à son cœur également…et lorsqu’ elle a décidé d’y créer sa compagnie, elle m a demandé de la rejoindre…. Plastic Project est né d’Heidi mais aussi de Dicky et de Ricky, les 2 autres chorégraphes de la compagnie, deux danseurs de hip hop reconnus en Indonésie…
J'ai aussi grâce aux belles rencontres que j’ai faites dansé avec et pour d’autres artistes…Notamment Sunny Suriano, du cirque du soleil, Dekgeh Geviora, danseur contemporain reconnu, Nyoman Sura un grand chorégraphe dans le pays….également avec Tah Riq, un musicien au style atypique et avec Balawan dont la renommée est internationale, au Sanur Village Festival…J’en passe désolée… J
J : Pourquoi Bali ?
A : Bali est juste l’endroit le plus puissant que je connaisse. L’énergie y est incroyable. Les gens là bas, dont la générosité est immense, me disent que si je réussis comme ça là bas, c’est que ce n’est pas moi qui ai choisi l’Indonésie mais l’Indonésie qui m’a choisie. Je n’aurais pas la prétention de dire ça mais c’est ce qu’on m a dit. Et c’est vrai que tout s'est fait tellement rapidement et tellement naturellement là bas !
Je suis partie avec des amis en vacances l’année dernière et bien que je ne pensais pas pouvoir y vivre tant que je serais danseuse, Bali m’a un peu « obsédée » pendant un an !
Je voulais juste y retourner, en vacances… J’ai travaillé comme une folle pour mettre un peu d'argent de côté et ai décidé d’y repartir, 2 mois : en vacances.
Tout comme je sentais que l’endroit me donnait beaucoup, personnellement, spirituellement. Je voulais par ailleurs donner moi aussi à Bali…
Les enfants m’avaient particulièrement touchée l’an dernier et je voulais les aider. Une association m'a accueillie et je suis venue vivre parmi eux durant un mois environ. Je leur ai donné des cours d’anglais, de danse, de chant. J'ai beaucoup appris d’eux également : les conditions de vie là bas ont été très précaires. Le village est un des plus pauvres de l’île. Certains enfants dorment dans des chambres de 2 mètres sur 2, avec leurs frères et sœurs !
Aussi, lorsque je préparais mon voyage, j’avais essayé de rentrer en contact avec la communauté artistique à Bali. Olga, une danseuse russe, m’a contactée…Je l’ai rencontrée dés mon arrivée et nous nous sommes vites entendues…Olga m’a présentés des gens de la communauté artistique.
Un jour, alors que j’étais déjà dans le Yayasan encore, quelqu’un a laissé savoir qu’il avait besoin d’une contorsionniste pour une Nuit du Cirque à Bali… Jay, chorégraphe français et sa compagne Shinta, également chorégraphe indonésienne que j avais rencontrés avec Olga ont donné mon numéro…On m’ a appellée …Je suis rentrée à Kuta, ai rencontré la production et le soir même, je faisais le spectacle…Je devais par ailleurs avoir une petite place dans le spectacle juste et quelques heures seulement avant que je monte sur scène, le producteur m’ a appelée de nouveau et m a dit : Je viens de virer la bande de percussionnistes, ton rôle est maintenant central ! Je ne te connais pas mais je te fais confiance et tu n as pas intérêt de me décevoir ! Ce soir là j’ai dansé avec Sunny, Nyoman, Dekgeh pour la première fois et le spectacle, malgré la pression, a juste été magique…
J’ai de nombreux projets à présent mais préfère ne pas trop parler avant…surtout en Indonésie où tout est toujours inattendu !
J : Après danseuse, tu penses à quoi ?
A : Grâce à mon expérience au Yayasan*, j’ai commencé à enseigner. Au sein d’Hamanah, lorsque la chorégraphe a du voyager, j’ai continué en la remplaçant dans des cours de danse et de music therapy…
Je devrais enseigner de nouveau des mon retour dans une grande école de Bali… Des cours d’éveil,…et autres peut être… Après je pense que tout dépendra encore une fois de la vie et de mes rencontres…La seule chose en laquelle je crois pour l’instant, c’est le travail, dans le présent ! J’ai bien rencontré certaines voyantes à Bali mais même elles se sont déjà trompées sur mon cas…Alors si elles ne peuvent pas savoir, je le peux encore moins ! J
*Si vous semblez intéressé pour vivre une expérience de volontaire, faire une donation ou sponsoriser un enfant vous pouvez contacter Agathe à cette adresse : agat95@hotmail.com
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